Si le Luxembourg demeure très attractif quant aux activités et rémunérations proposées, certains aspects quotidiens méritent d’être pris en compte avant de s’engager.
Trajet domicile-travail : un facteur à ne pas sous-estimer
En 2025, les frontaliers parcourent en moyenne des distances nettement plus longues que les résidents luxembourgeois : 44,7 km pour les actifs français, 48 km pour les actifs allemands et 53,9 km pour les actifs belges, selon l’Observatoire de l’aménagement du territoire (source : https://amenagement-territoire.public.lu/content/dam/amenagement_territoire/fr/actualites/2025/odt-publication-des-cartes-et-des-chiffres-emploi-des-actifs-employes-au-luxembourg-mai-2025.pdf)
Selon une étude parue par la Chambre des salariés du Luxembourg en juin 2025, alors que plus de la moitié des résidents luxembourgeois déclarent mettre moins de 30 minutes pour se rendre au travail, 66% des frontaliers français déclarent un temps de trajet supérieur à 46 minutes, suivis des belges (53%) et des allemands (52%).
Cela entraîne des conséquences tant sur la santé physique que mentale des frontaliers, en témoignent ces données statistiques démontrant un lien entre le temps de trajet quotidien et plusieurs dimensions de la santé/bien-être au travail :

La CSL indique que « de manière générale, plus le trajet est long, plus les indicateurs de bien-être se détériorent – à l’exception du bien-être psychologique général (WHO-5), pour lequel aucune différence significative n’est observée. » (source : CSL – Betterwork – Qualité de travail et bien-être : quelles différences entre salariés résidents et frontaliers ? https://www.csl.lu/app/uploads/2025/06/betterwork_02-2025_fr.pdf)
En somme, le Luxembourg offre de belles perspectives d’emploi, c’est indéniable. Mais avant de vous lancer, pensez aussi à ce que cela implique au quotidien : des trajets souvent longs, une organisation familiale à adapter, et un équilibre à trouver entre vie pro et perso. Autant d’aspects à intégrer dans votre réflexion de projet.
Télétravail : ce qu’il faut savoir pour les frontaliers
Les trajets domicile-travail, parfois fatigants et chronophages, font partie du quotidien des frontaliers. Le télétravail, si le poste le permet, constitue une solution d’équilibre pour en réduire l’impact.
Il faut garder à l’esprit que télétravail n’est ni un droit ni une obligation : sa mise en place résulte toujours d’un accord entre l’employeur et le salarié.
Pourvu que votre activité vous le permette et qu’un accord en ce sens ait été conclu avec votre employeur, vous pourrez exercer partiellement votre activité en télétravail en tant que frontalier. Attention, des limites s’appliquent :
- D’un point de vue fiscal : le télétravail est limité à 34 jours / an pour les résidents de France, Belgique et Allemagne. En cas de dépassement, vous serez imposé dès le premier jour de télétravail (et non à compter du 35ème) et au Luxembourg pour les jours travaillés au Luxembourg.
- D’un point de vue social : il est possible de télétravailler jusqu’à 49,9% de son temps de travail ou de sa rémunération pour un employeur étranger sans passer à la sécurité sociale de son lieu de résidence.
Attention, des exceptions existent, pour de plus amples détails :https://frontaliers-grandest.eu/tout-ce-que-vous-devez-savoir-sur-le-teletravail-frontalier/
Temps de travail et droits des salariés
La durée normale de travail au Luxembourg est de 40 heures semaine soit 8h par jour, mais en pratique le temps de travail est souvent plus élevé que cela.
Les salariés ont droit à 26 jours de congés payés annuels mais certaines conventions collectives prévoient un nombre de congés plus importants.
En cas de commencement d’activité au Luxembourg, vous serez affilié à la sécurité sociale de ce pays mais vous conserverez le droit de vous faire soigner en France via le formulaire S1.
Côté retraite, aucune cotisation n’est perdue : dès que vous travaillez un an dans un pays européen, vous avez droit à une retraite de ce pays.